Bienvenu sur ce blog réalisé par les étudiants de l’Université Rennes 2 qui préparent le concours de l’agrégation arts plastiques, et qui a pour but de mutualiser et partager des savoirs relatifs à ce concours.

Un grand nombre des articles que vous trouverez ici vous présenteront des fiches de lecture concernant les livres indiqués dans les différentes bibliographies relatives aux épreuves écrites.

N’hésitez pas à ajouter vos commentaires, indications et liens utiles.

dimanche 19 mai 2013

power point sur l'histoire de la photo (à compléter) ...




vendredi 3 mai 2013

Programme de seconde, option facultative, à propos du dessin




PROGRAMME DE SECONDE OPTION FACULTATIVE



Dessin

Extrait du bulletin officiel spécial n° 4 du 29 avril 2010, p.4



Le dessin : originellement, dessiner signifiait aussi bien former le projet que tracer les contours. Dans le contexte actuel des technologies numériques et des pratiques du dessin, l’élève est amené à expérimenter et maîtriser une grande variété de pratiques graphiques. Elles doivent lui permettre d’appréhender les rapports qu’entretiennent l’idée, l’émergence de la forme et la pratique du dessin. La dynamique ainsi créée favorise la construction d’un objet artistique. L’élève est conduit à concevoir son dessin comme support de sa pensée, comme moyen de la capter. Il peut ainsi s’affirmer dans une forme d’écriture visant aussi bien l’observation d’une réalité que l’expression d’une Intériorité.



Défintions

Source : MORIZOT, Jacques, POUVIET, Roger, Dictionnaire d’esthétique ou de philosophie de l’art, Armand Colin, 2007, p. 143




Mode de base de la représentation qui a longtemps servi de norme aux arts plastiques et qui se diversifie en tant qu’art en un grand nombre de procédés et de catégories.

· Traditionnellement opposé à la couleur (querelle entre les coloristes et les ?)

· Dès la Renaissance le dessin a été investi d’une valeur intellectuelle dont témoigne la double signification du terme disegno tel qu’il est employé par les théoriciens de l’art italiens.

· Disegnare signifie en effet à la fois dessiner et projeter un plan.

· Disegno inscrit donc le dessin dans une double configuration, intellectuelle et manuelle, qui fait du dessin matériel le résultat d’une représentation mentale, l’expression visible d’une idée (Idea).

· Le dessin, selon la tradition fondé à la Renaissance (Vasari, Leonardo Da Vinci) est avant tout cosa mentale. Cette affirmation hisse les arts visuels au rang des arts libéraux.

Il y a donc une double signification du dessin tel qu’il a été défini à l’ère de la Renaissance, qui est d’ordre intellectuel et manuel, ayant trait à la fois au domaine abstrait et figuratif. Le mot français « dessein » se réfère à ces multiples significations.




Abstraction

Morizot p.19 : Terme général utilisé en histoire de l’art et en esthétique pour qualifier des œuvres qui ne représentent plus le monde extérieur, mais qui sont conçues comme l’agencement interne des rapports de formes et de couleurs.

Et : Abstraction est un important concept philosophique, dans la mesure où les idées générales ou les concepts sont souvent pensés comme le résultat d’un processus d’abstraction.

Dès la seconde moitié du XIXème siècle, il a fait partie du vocabulaire de l’esthétique et était un terme du jargon des ateliers où il signifiait notamment (pour Van Gogh et Gauguin p ex.) des œuvres peintes de mémoire et non devant le motif. Au début du XXème siècle son sens a beaucoup évolué au fur et à mesure que l’art lui-même se modifiait. C’est ainsi qu’il en est venu à qualifier les formes stylisées du cubisme, puis le processus par lequel les premières œuvres abstraites de certains pionniers (Mondrian) on été obtenues par abstraction à partir de la nature.

Dictionnaire de la Furetière publié en 1690 : Dessein : « Projet, entreprise, intention (…), est aussi la pensée qu’on a dans l’imagination de l’ordre, de la distribution et de la construction d’un tableau, d’un poème, d’un livre, d’un bâtiment (…), se dit aussi en peinture, de ces images ou tableaux qui sont sans couleur (…). »

Vasari : « Procédant de l’intellect, le dessin (disegno), père de nos trois arts – architecture, sculpture et peinture – élabore à partir d’éléments multiples un concept (concetto) global. Celui-ci est comme la forme (forma) ou idée (idea) de tous les objets de la nature. »

VASARI, Giorgio, Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, trad. Française A. Chastel (dir.), Paris, Berger Levrault, 1981-1989, t. 1, p. 149.

ZUCCARO, quant à lui distingue le disegno interno, et le disgno esterno. Le disegno interno est un segno di dio, la marque de la nature quasi divine de la création picturale.

ZUCCARO, Frederico, L’idea de pittori, scultori ed architetti, Turin, 1607, dans P. Barocchi, Scritti d’arte del cinquecento, Milan-Naples, Ricciardi, 1971-1977, vol. 2

Le débat entre les coloristes et dessinateurs est nivelé par l’apport de nouvelles défintions par Roger de Piles. Il dissocie deux sens jusque là confondu dans le mot dessein :

· Le dessein comme définition de la peinture

· Le dessein comme partie de la peinture

Roger de Piles renverse également l’hiérarchie d’antan selon laquelle le dessin prédominait comme acte intellectuel et conceptuel sur la peinture : « Le mot dessein, par rapport à la peinture se prend de trois manières. Ou il représente la pensée de tout l’ouvrage, avec les lumières et les ombres, et quelquefois avec les couleurs même, et pour lors il n’est pas regardé comme une des parties de la peinture, mais comme l’idée du tableau que le peintre médite. Ou il représente quelque partie de la figure humaine, ou quelque draperie, ou quelque animal, le tout d’après le naturel, pour être peint dans quelque endroit du tableau, et pour servir au peintre comme d’un témoin de la vérité, et cela s’appelle une étude. Ou bien il est pris pour la circonscription des objets, pour les mesures et les proportion des formes extérieures, et c’est dans ce sens qu’il est une des parties de la peinture. »

DE PILES, Roger, L’explication des termes de peinture nécessaires, dans C. A. Dufresnoy, L’art de peinture, Paris, 1668.

L’idée de disegno sert globalement le but le plus noble de la peinture, celui de narrer une histoire. La peinture d’histoire est le genre le plus noble et reconnu de la peinture. A travers le disegno, et par extension le contenu véhiculé dans le tableau d’histoire, il s’agit de rendre visible une idée. Le dessin, la forme sert l’idée. Cela est en relation avec l’idée aristotélicienne de la mimesis : Celle-ci sert à représenter les êtres vivants en acte.

Le comte de Caylus introduira une autre idée du dessin, qui peut servir d’autres buts que la mimesis aristotélicienne, la narration, le sujet noble ou encore une peinture au service de la poésie. Dans ses textes on lira des formulations qui s’intéressent au trait pour ce qu’il est, même si l’idée du concept dans le dessin reste présente : « Vous dessinez une pensée, vous la jetez sur le papier dans le désordre d’une première idée, soit pour ne la point oublier, soit pour le besoin que vous avez de composer. Ce trait simple, gras, maigre, coulant ou prononcé, indique cependant la couleur et souvent l’harmonie dont l’auteur est capable. »

Le comte Caylus s’intéresse au fait que le trait du dessin peut rendre l’idée présente ou aider à sa captation, et il s’intéresse à la valeur expressive du trait, valeur expressive immédiate qui est susceptible de contenir en germe l’idée qui sera par la suite élaborée dans la suite du « faire », expression chère à Diderot. L’idée prend véritablement corps dans la forme exprimée.

Les amateurs et les collectionneurs du XVIII siècle s’intéressent désormais à cette forme émergente qui sera celle de l’esquisse, alors qu’auparavant seul un dessin « abouti » aux contours fermés était digne d’intérêt. Pour Caylus, ces ébauches qui portent la marque de l’inachèvement ont un attrait souvent supérieur aux tableaux, notamment parce qu’ils laissent beaucoup plus de place à l’imagination du spectateur.

CAYLUS, Réflexions sur la peinture, 1747.

Toutefois, même si le dessin sera rendu plus autonome avec cet intérêt accru pour sa valeur expressive, il restera un vecteur pour la connaissance d’un objet.

Matisse : « Quand vous connaissez à fond un objet, vous pouvez le cerner par un trait extérieur qui le définira entièrement. »

MATISSE, Henri, Ecrits et propos sur l’art, Paris, Hermann, 1972.

1° Forme et Idée

La forme et l’idée : extrait B0 bas de page 4 : qu’il s’agisse de l’esquisse, du croquis, de l’étude, de l’ébauche, de l’épure ou encore du schéma, le dessin est ici mis au service du projet, du dessein (disegno). Il s’agit donc d’expérimenter le processus qui va de l’idée à la réalisation et d’approcher les modalités par lesquelles la pensée prend forme.

La diversité des exemples mise en relation avec la pratique des élèves permettra d’éclairer ce qui lie un projet aux moyens de sa représentation.

- Dessins conceptuels expliquant fonctionnalités : Paul Klee

- Le Corbusier (le dessin calculant et visionnaire de l’architecte

- Dennis Oppenheim, le dessin des projets de sculpture$

- Robert Smithson : projets Land Art

- Delacroix, Honoré Daumier, Rodin : recherche de mouvement dans les lignes et de la forme menant vers des réalisation dans d’autres matériaux (tableaux, sculptures.)

2° L’observation et la ressemblance : toute tentative d’ « imitation » ou de représentation du réel produit inévitablement un écart dont la valeur expressive dépend notamment des moyens techniques employés. Les situations d’apprentissage et les exemples abordés montreront que le dessin d’observation ne s’affranchit pas de la question du point de vue et que les codes de représentation renouvelés tout au long de l’histoire redéfinissent sans cesse l’idée et le pouvoir évocateur du dessin.

- Le dessin d’observation (le dessin scientifique)

- Le dessin décoratif et ou à destination des manufactures (origine des cours de dessin dans les écoles)

- Le dessin canonique (recherche de vérité et d’harmonie (Giacometti, Le Brun, Léonard de Vinci, Michelange)

- Le dessin d’après nature (Bonnard, Les réalistes)

- Le dessin expressif

- Le dessin de mémoire

- Observation et mémoire : Matisse, Elsworth Kelly dessins de plantes

- Le dessin à l’aide de la camera obscura

- La caricature (Daumier, …)

- décalquer


3° Le dessin de l’espace et l’espace du dessin : dans toutes les civilisations, la relation qu’entretient l’homme avec le monde s’illustre par la manière dont il conçoit et représente l’espace. Qu’elle ait une origine cosmogonique, symbolique, poétique, ou qu’elle semble découler d’une approche rationnelle du réel et des phénomènes optiques, la représentation de l’espace repose nécessairement sur un système qui produit des équivalents plastiques. On observera que le dessin génère également son propre espace, son propre système, qu’il migre d’un support à l’autre, révèle ce support ou parvient à s’en dégager.

- La perspectiva artificialis, Panovsky et la perspective comme forme symbolique

- Les dessins dans l’espace : dessins grandes dimensions Land Art : Robert Smithson (ou peuples Amérique du Sud, plateau de …) Dessin avec installations spatiales : Pascal Convert, report sur grand de dessins d’enfant (frac Picardie)

- Le dessin envahissant l’espaces, pratiques de « gribouillage », dessins de téléphone, dessin proliférant, dessin en réseau, dessin à base de formes géométriques.

- Dessins d’enfant, dessins art brut sans illusion d’espace ou avec des agencements d’espace inventés

- Le dessin-écriture : « Memory drawings » de Robert Morris. « Der Sand (le sable) » Hanne Darboven, pratiques évoluant ligne par ligne et remplissant, investissant l’espace de la feuille ainsi.


4° L’artiste dessinant et les « machines à dessiner » : la pratique du dessin met en jeu des notions indissociables de tout processus de création dans le champ des arts plastiques. L’implication du corps du dessinateur est déterminée par l’intention mais aussi par l’outil, le support et l’espace. Á travers la pluralité des outils et des techniques associés au dessin, on abordera ici la question de l’écriture, de la gestualité, mais aussi de l’implication du corps ou de sa mise à distance dans la production. Le traitement de cette question conduira également à prendre en considération l’extension du domaine du dessin à des technologies

Le dessin écriture – dossier dans Roven n° 7 printemps-été 2012

Deux propositions :

° L’écriture est une forme picturale

° Le dessin donne corps à nos pensées

Il y a dans le grec ancien une étymologie commune aux mots « écriture, gravure et dessin » : graphein. De plus la naissance de la langue et du graphisme coïncident.

Artistes incluant les écritures dans les productions picturales : Raymond Pettibon, Glen Baxter, Dan Perjovschi : l’écriture fonctionne comme signifié.


1999 Petitbon



Glen Baxter







Dan Perjovschi
































Utilisation de l’écriture pour sa qualité picturale ou iconique : Gerhard Rühm, Franz Erhard Walter, Shirin Neshat.





Gerhard Rühm, I’m the Mirror, 1975