L'OEUVRE
D'ART À L'EPOQUE DE
SA
REPRODUCTIBILITÉ TECHNIQUE
folio
plus philosophie version 1939
Texte
de légitimation théorique du médium photographique qui fait suite
à son livre « la petite histoire de la photographie »
de 1931. Première parution en 1936. Cette essai s'inscrit dans une
perspective conceptuelle matérialiste, issue de la philosophie de
KARL MAX qui vient irriguer l'ensemble de ses démonstrations en
faisant régulièrement émerger certains concepts : « mode de
production » ; « force de travail » ;
« superstructure » ; « infrastructure ».
Le
centre de cette essai se concentre sur la notion « AURA »
qui renvoie à la question de « valeur » (ce qui
détermine le statut de l'oeuvre d'art dans le mode de production
capitaliste) dont sont issus les expressions : « valeur
culturelle » et « valeur d'exposition ». Ainsi,
l'oeuvre est susceptible de fournir des connaissances sur un état
donné de la culture. Ce texte nous conduit vers la prise de
connaissance des « transformations sociales révélées par
ces changements de la perception ».
CHAPITRE
1 :
Le principe de l'oeuvre d'art est d'avoir toujours été
reproductible. L'homme peut toujours REFAIRE. La REPLIQUE
fut pratiqué pour la DIFFUSION des oeuvres.
Développement dans l'Histoire de la reproduction
technique des oeuvres d'arts :
- GREC : 2 techniques la FONTE et l' EMPREINTE.
- GRAVURE sur bois = reproduction des dessins.
- L'IMPRIMERIE = reproduction technique de l'écriture.
- MOYEN AGE : GRAVURE sur cuire au burin ou a l'eau forte.
- Début 19e Siecle : LITHOGRAPHIE qui permet de mettre les produits de l'arts graphique que la MARCHÉ et en MASSE.
- La PHOTOGRAPHIE = la main est déchargée des tâches artistiques les plus importantes. L'oeil saisi plus vite que la main dessine.
Vers 1900, la reproduction technique atteint un grand
niveau et s'applique à toutes les oeuvres d'arts du passé AFIN d'en
modifier de façon très profonde les modes d'action ET de conquérir
elle même une place parmi les procédés artistiques. 2
Manifestations :
- LA REPRODUCTION DE L'OEUVRE D'ART.
- L'ART CINÉMATOGRAPHIQUE.
CHAPITRE
2 :
LE « HIC » = L'UNICITÉ
LE « NUNC » = constitue son
AUTHENTICITÉ. ( le « nunc » de l'oeuvre d'art est
en rapport evec le lieu où elle se trouve.) Tout ce qui relève de
l'authenticité échappe à la reproduction (refait par la main de
l'homme).
Il existe une différence entre la reproduction manuelle
et la reproduction technique. 2 RAISONS :
- Une reproduction manuelle est considéré comme faux, l'original garde toute son autorité. La reproduction technique est plus indépendante de l'original. Ex : la photographie et ce qui échappe à l'oeil.
- La reproduction technique permet de transporter l'oeuvre dans des situations où l'original lui même ne saurait jamais se trouver. Ex : la musique et le disque : rapprochement entre l'oeuvre du récepteur.
La reproduction technique déprécient le « hic »
et le « nunc » de l'oeuvre d'art dans son AUTHENTICITÉ.
L'authenticité = ce que l'oeuvre contient de transmissible de son
origine, sa durée matérielle à son pouvoir de témoignage
historique. Ces caractères se résument dans la notion d'AURA.
« CE QUI DÉPÉRIT DANS L'OEUVRE D'ART, C'EST SON AURA »
en ce détachant de la notion de TRADITION. La
reproduction technique substitue à son occurrence UNIQUE son
existence en SERIE.
La reproduction rend l'oeuvre reproduite CONTEMPORAINE
du spectateur = ACTUALISE, en corrélation avec le phénomène
de MASSE.
L'agent le plus puissant de la reproduction c'est le
CINÉMA car il porte en lui un ASPECT DESTRUCTEUR en
liquidant les valeurs traditionnelles de l'héritage culturel.
CHAPITRE
3 :
La perception dépend à la fois de la nature humaine et
de l'histoire.
RIEGL et WICKHOFF mettent en lumière les
caractéristiques formelles propres à la perception du BAS EMPIRE.
La protée de leurs découvertes fut réduite car elles ne montraient
pas les transformations sociales révélées par ces changements de
la perception. Qui peut s'entendre comme un déclin de l'AURA.
Quelles en sont les causes sociales ?
UNE IMPORTANCE CROISSANTE DES MASSES
|
|
UN DÉSIR
|
UNE TENDENCE
|
Rendre les choses plus proche de
soi.
|
À déposséder tout phénomène de
son unicité.
|
= besoin de posséder l'objet
d'aussi prés que possible. Dans son REFLET et sa
REPRODUCTION
|
La REPRODUCTION (fugacité et possibilité de
répétition) se distingue de L'IMAGE (unicité et durée).
Alignement de la réalité sur les masses = processus de
portée pour la pensée et la réceptivité.
CHAPITRE
4 :
L'UNICITÉ et l'intégration à la TRADITION sont la
même chose. Mais la TRADITION est une RÉALITÉ changeante
et vivante. (ex : Grec et Clerc du moyen-age par rapport à la
statue antique) Elle est également un statu unique : AURA.
Le mode d’existence des oeuvres d'arts les plus
anciennes sont au service d'un RITUEL RELIGIEUX. Elle ne se
dissocie jamais absolument de sa fonction de rituelle.
L'AUTHENTICITÉ se fonde sur ce rituel qui fut sa valeur
d'USAGE ORIGINELLE ET PREMIER. L'art réagit à la
reproduction technique à la doctrine « l'art pour l'art ».
= théorie NÉGATIVIE celle de l'idée d'un art pur (refus de toutes
fonctions sociales et toutes évocations d'un sujet concret. Ex :
Mallarmé en littérature.)
Importance de ses CONTEXTES.
L'oeuvre s'émancipe de son existence au rituel.
De plus en plus, l'oeuvre d'art reproduite devient
reproductible et est conçu pour être reproductible.
Le concept d'AUTHENTICITÉ n'est plus applicable à la
REPRODUCTION artistique CAR la fonction de l'art s'en trouve
BOULVERSÉE, elle ne repose plus sur le rituel MAIS ce fonde
sur LA POLITIQUE.
CHAPITRE
5 :
La réception de l'oeuvre d'art s’effectue selon 2
pôles :
- la VALEUR CULTURELLE de l'oeuvre.
- sa VALEUR D'EXPOSITION.
Ex : les images qui servent au culte sont plus
importante d'un point de vu religieux que le fait qu'elles soient
vraiment vues.
Aujourd'hui la valeur culturelle exige presque que
l'oeuvre d'art soit gardée au secret. La FONCTION ARTISTIQUE
apparaît comme ACCESOIRE.
CHAPITRE
6 :
En photographie la valeur d'exposition commence à
repousser la valeur culturelle. Elle prend une signification
POLITIQUE. Le regard est déterminé, elle inquiète celui qui
regarde pour le SAISIR. Au regard des photographies de magazines les
illustrer d'une légende est devenue indispensable.
CHAPITRE 7 :
BOULVERSEMENT HISTORIQUE :
Au 19e siècle : querelle entre peinture / photographie
sur leurs valeurs artistiques respectives.
L'art affranchit des bases culturelles par la
reproductibilité technique PERT tout semblant d'AUTONOMIE. Ce
qui a entrainé un changement FONCTIONNEL pour l'art.
Les problèmes posés par la photographie sur
l'esthétique traditionnelle n'étaient que « jeux d'enfants au
regard de ceux qu'allaient soulever le film ».
CHAPITRE
8 :
La performance de l'acteur se trouve soumise à une
série de TESTS OPTIQUES. Conséquence qu'entraine la médiation du
jeu de l'acteur par des appareils. Agit comme un filtre entre le
public et l'acteur = aucune empathie.
CHAPITRE
9 :
L'ACTEUR AU CINÉMA :
Il joue pour la machine, il agit de toute sa personne
vivante mais renonce à son AURA. Son jeu est dissocié en une série
d'épisodes. L'art quitte le domaine de la BELLE APPARENCE.
CHAPITRE 10 :
Le SENTIMENT D'ÉTRANGETÉ de l'homme devant
l'appareil est le même que devant le miroir.
Le cinéma construit artificiellement hors studio la
personnalité de l'acteur. Il permet une CRITIQUE REVOLUTIONNAIRE
des CONCEPTIONS TRADITIONNELLES de l'art. Chacun peut
revendiquer d'être filmé pour le comprendre il faut considérer la
situation historique dans laquelle se trouve la littérature
aujourd'hui.
De nombreux lecteurs passent du côté de l'écrivain =
la fenêtre entre l'auteur / public devient moins fondamentale.
CHAPITRE
11 :
la nature ILLUSIONNISTE du cinéma est une nature
du SECOND DEGRÉ CAR elle est le fruit du MONTAGE. Le
cinéma s'oppose au théâtre MAIS quel est le rapport entre
l'opérateur / la peinture ? Questionnement envisagé sous 2 pôles
opposés de l'univers : l'un représenté par la chirurgien, l'autre
par le mage.
Le peintre (mage) OBSERVE en PEINGANT, il s’instaure
une distance naturelle entre la RÉALITÉ donnéE et LUI MÊME. A la
différence, le caméraman (chirurgien) PENETRE en profondeur dans la
trame même du donné.
L'image du peintre est GLOBALE, celle du
caméraman est MORCELÉE en un grand nombre de parties qui se
recomposent selon une moi naturelle.
CHAPITRE
12 :
« La possibilité technique de reproduire l'oeuvre
d'art modifie l'attitude de la masse à l'égard de l'art ».
« Au cinéma le public ne sépare par la critique
de la jouissance ».
« Or, justement la peinture n'est pas en mesure de
fournir matière à une réception collective simultanée ».
CHAPITRE
13 :
« Par rapport à la peinture, la performance
représentée par le film est bien plus facilement analysable en
raison d'une description incomparablement plus précise de la
situation. Par rapport au théâtre, cette supériorité tient à ce
que la performance représentée pat le film permet d'isoler les
éléments à un degré bien plus élevé. Ce fait tend a favoriser
la mutuelle compénétration de l'art et de la science ».
« Grâce au cinéma (fonction révolutionnaire) on
pourra connaître dorénavant l'identité entre l'exploitation
artistique de la photographie et son exploitation scientifique, le
plus souvent divergente jusqu'ici ».
« Il est bien clair, par conséquent, que la
nature qui parle à la caméra n'est pas la même que celle qui parle
aux yeux ».
« Pour la première fois, la caméra nous ouvre
l'accès à l’inconscient visuel, comme la psychanalyse nous ouvre
l'accès à l’inconscient pulsionnel ».
CHAPITRE
14 :
« Le dadaïsme cherchait à produire, par les
moyens de la peinture (ou la littérature) les effets que le public
demande maintenant au cinéma ».
« Devant un tableau d'Arp ou un poème de Stramm,
on a pas, comme devant une toile de Derain ou un poème de Rilke, le
loisir de se recueillir et de l'apprécier ».
Que se soit la TOILE de projection du film ou
celle du tableau, elle « invite le spectateur a la
contemplation », devant la TOILE DU TABLEAU, « il
peut s'abandonner à ses associations d'idées. Rien de tel devant
les prises de vue de film ».
« Par ce technique, le cinéma a délivré l'effet
de CHOC PHYSIQUE de la GANGUE MORALE où le dadaïsme
l'avait en quelque sorte enfermée ».
CHAPITRE
15 :
« La MASSE est une MATRICE d'où
toute attitude habituelle à l'égard des oeuvres d'art renaît,
aujourd'hui, transformée. La quantité est devenu QUALITÉ ».
DUHAMEL (critiques contre le cinéma)
« Les masses cherchent à se distraire, alors que
l'art exige le recueillement ».
OPPOSITION entre DISTRACTION et
RECEUILLEMENT.
« celui qui se recueille devant l'oeuvre d'art s'y
abime, au contraire, les masses distraite la recueille en elle ».
L'ARCHITECTURE
(histoire la plus longue de
tous les arts) pour rendre compte de la relation qui lie les masses à
l'oeuvre d'art. Quels effets exerce cet art sur la masse ?
Les
édifices font l'objet d'une DOUBLE RECEPTION : par
l' USAGE et par la
PERCEPTION = d'une réception tactile (
fait par voie d’accoutumance) et une perception visuelle.
La perception, a trouvé dans le cinéma l'instrument
qui se prête le mieux à cet exercice de la réception par la
distraction.
EPILOGUE
2 aspects du processus historique :
- la prolétarisation croissante de l'homme
- le développement croissant des masses
Les masses engendrent une transformation du régime de
la propriété.
Le fascisme veut permettre aux masses de s'exprimer en
conservant le régime de propriété, ce qui conduit à une
esthétisation de la vie politique. Cette esthétique culmine en un
seul point : LA GUERRE. (manifeste de Marinetti : « la guerre
est belle... »)
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