Qu’est-ce que l’esthétique ?
M. Jimenez
Naissance de
l’esthétique :
Passage du statut
d’artisan à celui d’artiste è « artiste
génie » è signe leurs œuvres è acquisition des œuvres par des riches ou des
marchands è choix des œuvres
selon la subjectivité, l’idée et la perception du Beau è
détachement du pouvoir théologique è intérêt pour les questions relatives à l’art
è « arbitres des arts » (p.44-45)
èNaissance de l’esthétique 2 siècles plus tard (Kant)
« La question « qui
crée ? » paraît résolue : c’est l’artiste. Une interrogation toutefois subsiste :
quelles forces le poussent à la création, l’incitent à l’innovation ?
Est)ce la raison ou bien la sensibilité, le sentiment ? » (p.46)
Artiste, Quattrocento :
« (Ils rendent) hommage à Dieu en imitant
son œuvre, la nature ou l’homme, permet d’accéder à la beauté. »
« Descartes s’en tient à ce relativisme
du jugement de goût, toujours individuel, dépendant de la fantaisie de chacun,
lié à sa mémoire, à son expérience passée, variable selon l’instant. L’on ne
saurait donc mesurer le beau ; on ne peut le soumettre à un calcul
scientifique ni à une quantification quelconque car la science vise l’universel
tandis que le beau est de l’ordre du sentiment individuel. » (p.56)
« La réflexion esthétique commence dès
lors qu’il est possible d’établir un rapport entre ce qui est agréable aux sens
et ce qui plaît à l’ « âme », entre le plaisir sensible et le
plaisir intelligible, autrement dit entre la perception et le jugement, ou
bien, pour rester dans l’univers cartésien, entre le corps et l’âme. »
(p.56)
« de l’alliance de la beauté et de la
grâce résulte une « splendeur toute divine », un « je ne sais
quoi », dit Félibien. » (p.66)
Querelle des poussinistes et des rubénistes.
« La pointe à Blanchard ne tarde pas : « Tout l’apanage de la
couleur est de satisfaire les yeux, au lieu que le dessin satisfait
l’esprit. » (p.68) (De Lebrun
(poussiniste) à Blanchard (rubéniste)).
«
« Critique de la raison » ne signifie pas ici disqualification
de la raison ni abandon de la prétention à accéder à la vérité par des voies
rationnelles, mais tout le contraire. La critique de la raison ne prône pas un
quelconque irrationalisme. Simplement, au lieu d’assigner à la raison la tâche
de parvenir à la Vérité, à l’Absolu, on lui donne pour fonction de déterminer
les conditions scientifiques qui autorisent la connaissance. Et c’est cette
connaissance qui donne accès à une vérité, celle que l’homme est apte à
reconnaître, à affirmer et à défendre, compte tenu du caractère limité de sa
raison. » (p.74)
néo-platonisme : le Vrai, le Beau et le
Bien se confondent.
« l’empirisme : l’enthousiasme
permet d’accéder à ces valeurs transcendantes, l’homme perçoit immédiatement la
beauté et l’harmonie de l’univers ; et le rationalisme de type
métaphysique : les créations de l’artiste sont un hommage à l’ordre du
monde. » (p.85)
Hume : sensations + imagination = idée
Esthéticien du sentiment, Dubos, accorde une
place importante à la notion de génie.
« Affirmer la primauté du plaisir sur le
raisonnement et sur l’étude des motivations rationnelles qui lient l’œuvre au
spectateur, cela revient à nier l’existence d’une raison esthétique spécifique,
accessible à l’analyse. » (p.98)
Chez Dubos, Artiste génie è fautes.
« il étonne encore par ses fautes ».
« Le génie pour Diderot, ne vise pas la perfection, celle que recherchent
si vainement les artistes respectueux des règles d’école. » (p.101)
Lessing : « La peinture est plus
qu’imitation elle est « art », dit Lessing. »
« Les règles (de l’art) doivent être
cherchées en dehors de la sphère artistique, auprès des profanes anonymes qui
témoignent de leur goût pour la chose artistique et n’hésitent plus à juger en
leur nom personnel. »
« Désormais, le débat n’oppose plus les
tenants de la raison et les partisans du sentiment (…) le véritable enjeu
oppose les artistes à ceux qui les jugent, à savoir, d’une part, les critiques
professionnel et, d’autre part, ce public qui témoigne de son goût, un goût que
les critiques justement prétendent éduquer. » (p.114)
« Baumgarten (…) influencé par le système
de l’harmonie préétablie de Leibniz, (…) pense que le beau est ce qui émeut.
L’esthétique se définit dès lors par la pensée qui réfléchit sur
l’émotion. » (p.123)
« L’esthétique de Hegel vit du souvenir
de l’art grec, érigé en modèle inimitable. »
« La Critique
de la faculté de juger, (…) est construite autour d’une chose philosophique
si étrange que Kant lui même la déclare « surprenante » : le
jugement sur le beau, propre à chacun, subjectif et particulier est, en même
temps, un jugement universel et objectif. » (p.127)
« Transformer un jugement particulier en
une règle ou en une loi universelle (…). Ce jugement est dit réfléchissant car
il concerne en priorité le fonctionnement de l’esprit, du sujet. C’est moi qui
juge la rose belle : la beauté n’est pas contenue dans l’objet, je la lui
attribue : « Cette rose est belle », ou bien je la
qualifie : « C’est une belle rose ». » (p.132)
« Le jugement de goût ne repose pas,
apparemment, sur un à priori résultant de l’expérience d’autrui ou de raisons
démonstratives, mais cependant ce jugement présuppose la possibilité d’un
accord universel, comme si cette universalité jouait le rôle d’un à
priori. » (p.135) « il réside précisément dans l’hypothèse que tous
les hommes possèdent un « sens commun » esthétique. »
« Ce sens commun, « simple norme
idéale », explique Kant, « ne dit pas que chacun admettra notre
jugement, mais que chacun doit l’admettre. » (p.135-136)
« Et Kant parvient à la définition
explicite de l’a priori tant cherché, c’est-à-dire au fondement de
l’assentiment universel (…) le goût est donc la faculté de juger a priori de la communicabilité des
sentiments liés à une représentation donnée. » (p.136-137)
« Le jugement de goût, jugement
réfléchissant, subjectif, particulier, individuel est aussi un jugement
esthétique, synthétique, a priori. Il est synthétique parce que du
concept de rose, je ne peux déduire sa beauté : c’est bien mon jugement de
goût qui fait la synthèse entre le sujet (rose) et le prédicat (belle). Il est a priori , parce qu’il repose sur
l’hypothèse d’un sens commun, non démontrable empiriquement. » (p.137)
Kant :
*beautés libres : ne se rapportant à rien : jugement
pur
*beautés adhérentes : on cherche une fin, la perfection par
exemple : jugement impur
« La perfection n’ajoute rien à la
beauté. »
« Tout dans le génie procède la nature ;
(…) : imagination, entendement, esprit et âme, en une harmonie
idéale. »
« Le goût est la discipline du
génie. » (Kant) (p.146)
Kant interprète Burke :
Troubles
physiologiques : sublime = plaisir
= douleur*
satisfaction :
imagination+entendement*
+ danger,
quelque chose d’horrible*
* corps
* âme
*
sensations
« Kant affirme avec force l’autonomie de
la sphère esthétique et l’irréductible subjectivité du sentiment de
goût. » (p.158)
« Kant accorde une préférence au beau
naturel sur le beau artistique, hormis les cas rarissimes où intervient un
génie créateur d’un chef d’œuvre. » (p.159)
sacralisation de l’art : l’art donne
accès à l’Absolu
sécularisation de l’art : tâches
temporelles, sociales, pédagogiques ou politiques
Hegel : « L’idéal du beau désigne la
façon dont l’Idée de beau se réalise historiquement dans des formes
particulières de l’art. Chacune de ces formes correspond ainsi à une période
déterminée de l’histoire :
-
l’art
symbolique : l’art hindou, étant pour Hegel, une forme rudimentaire d’art
symbolique, l’exemple le plus parfait est l’art égyptien.
-
l’art
classique : l’art grec
-
l’art
romantique : l’art de l’Occident chrétien du Moyen Age au 19ème
siècle. » ( p.188)
« Diderot sait que la critique des salons
participe à la sensibilisation du public pour la chose artistique. Schiller
inscrit son éducation esthétique dans un projet à la fois moral et politique.
Jean Paul conçoit son cours préparatoire d’esthétique, comme une réponse à une
époque « malade ». Quant à Hegel, il reconnaît explicitement que
l’art ne peut plus désormais « s’abstraire du monde qui s’agite autour de
lui et des conditions où il se trouve engagé. » (p.210)
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