Reproductibilité
et irreproductibillité de l’œuvre d’art.
Sous la direction de Véronique Goudinoux et Michel Weemans, 2001
Luis Perez-Oramas
L’image cannibale et l’irreproductible : la cuisine
de Jurassic Park.
Irreproductible : origine, orignial
Pas de retour possible à l’original, tout ce qui en découle
n’est que reproduction
Jurassic Park : fable sur le pouvoir de reproduction
des images
« Imminence d’une image qui serait à la fois
parfaitement vraie et parfaitement fausse. »
* 1910/1916 : « clôture d’une histoire de l’art conçue
comme production de simulacres » et « surgissement » du
ready-made
* l’industrie prend le relais de la production de simulacre
(cinéma)
Jurassic Park :
Caverne du début du film = située sur l’île de la République Dominicaine
(république de Dieu, île de la découverte du Nouveau Monde), la caverne
s’appelle « la Main de Dieu » = la caverne de dieu renferme « la
matière brute de ses images à venir ».
Ready made dans
l’art = création d’un monstre, œuvre qui en porte le nom mais pas l’aspect
Fontaine = The blind man (l’homme aveugle), perte
de l’original et possibilité de reproduction.
= anti-pharmakon :
« chose décevant et non séduisante à laquelle rien ne remédie et qui ne
remédie à rien, n’est que reproduction »
« comme le monstre jurassique elle est une reproduction
pure qui a brisé tout lien avec la distance régulatrice d’un original ;
elle est une reproduction sans original autant qu’elle ne cesse de se
reproduire. »
Jurassic Park
comme relecture du Mythe de Méduse
« Comme les Gorgones, les vélociraptors sont au nombre de trois ; comme les Gorgones
elles sont femelles : comme Persée, leurs victimes sont adolescents,
petits enfants d’un Prince qui leur organise un grand banquet où aurai lieu
l’affrontement ; à la différence des Gorgones dont le regard paralyse, il
faut – afin d’échapper au regard mortel des dinosaures – rester
paralysé. »
Dimension cannibale : lieux gastronomiques du film
Bataille entre les enfants les et vélociraptors dans la cuisine : surfaces réfléchissantes et
métalliques de la cuisine = renvoient au bouclier miroir de Persée
Le dinosaure, lui même image simulacre, se trouve trompé,
abusé, par le reflet simulacre de l’enfant qu’il pourchasse sur la paroi
réfléchissante de la cuisine.
Opposition entre deux types d’images : le reflet
(naturel, indiciel, spatial) et l’image de synthèse (artificiel, sans lieu,
utopique)
André Gunthert
La bonne et la mauvaise image
La question de l’authenticité et la photographie
1929, Hanovre, exposition « original et
reproduction »
Présentation d’aquarelles et pastels avec à leurs côtés
leurs reproductions
Débat sur la reproduction des œuvres è W. Benjamin « l’œuvre
d’art à l’époque de sa reproductibilité technique »
Déclin de l’aura : reproduction = ersatz (marchandise
de second ordre, moindre qualité)
De fait : rapport d’infériorité à l’original
La reproduction parfaite retire à l’original son
authenticité. è
tromperie sur l’objet
Problème de la substitution de l’original par la copie
Avant la 1ère GM : technique moderne perçue
comme positive, démocratisation, progrès social
Après la 1ère GM : production de masse, tout
en restant synonyme de modernité, elle prend une connotation négative et anti
humaniste
Substituer la technique à l’humain
2 façons de voir l’image :
-
fonction consolatrice = la peinture
« tout à fait divine » (Alberti) rend l’absence de Dieu présente.
-
aspect trompeur de la substitution = anecdote de
Pline, Zeuxis trompé par Parrhasios qui peint un rideau devant sa fresque.
Catherine Perret
L’art en valise de Marcel Duchamp
Reproductibilité par la réduction = stockage et
circulation des copies
Permet à l’œuvre de sortir de sa « zone occupée »
Duchamp riposte à l’éventuelle menace pour l’art que
pourrait constituer la photographie :
-
dissociation de l’art et de l’objet d’art, le
signe et l’objet
-
la photographie ne reproduit pas mais dédouble
-
photographie en tant qu’elle ne reproduit pas
mais dédouble comme paradigme de l’opération artistique
Fountain,
photographie de Stieglitz = participe d’une mystification, moteur de l’essence
fictive de l’œuvre (authentification de l’œuvre, et de son auteur fictif, R.
Mutt) è
fausse preuve
Feuille de vigne
femelle, 1950-51
Moulage de sexe féminin, l’empreinte évacue la ressemblance
et par conséquent l’imaginaire, tout comme l’empreinte photographique ne
ressemble pas nécessairement à ce dont elle est l’empreinte.
Le moulage est l’analogon
du négatif photographique.
Négatif photographique : à la fois empreinte lumineuse
d’une chose, et moule qui permet de produire plusieurs images de cette chose
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