La poétique
Aristote
éditions Les Belles Lettres, 1979
Aristote développe autour de arts, et plus particulièrement autour du
théâtre et de la poésie. Cependant, les notions qu’il aborde concernent
également les arts plastiques, notamment la notion centrale de l’imitation. Il
pose également quelques principes à suivre pour réaliser une œuvre de qualité,
comme par exemple la vraisemblance.
Les arts : imitation
« Imiter est naturel aux
hommes et se manifeste dès leur enfance (l’homme diffère des autres animaux en
ce qu’il est très apte à l’imitation et c’est au moyen de celle-ci qu’il
acquiert ses premières connaissances) et, en second lieu, tous les hommes
prennent plaisir aux imitations. »
« on se plait à la vue des
images parce qu’on apprend en les regardant et on déduit ce que représente
chaque chose, par exemple que cette figure c’est un tel. Si on n’a pas vu
auparavant l’objet représenté, ce n’est plus comme imitation que l’œuvre pourra
plaire, mais à raison de l’exécution, de la couleur ou d’une autre cause de ce
genre. »
différentes poésies :
héroïque, tragique, ïambique (qui servent à lancer des raillerie, blâmer les
travers de l’homme)
la comédie : « la
comédie est, comme nous l’avons dit, l’imitation d’homme de qualité morale
inférieure, non en toute espèce de vice mais dans le domaine du risible, lequel
est une partie du laid. Car le risible est un défaut et une laideur sans
douleur ni dommage ; ainsi, par exemple, le masque comique est laid et
difforme sans expression de douleur. »
traite des hommes communs
la tragédie : « est
l’imitation d’une action de caractère élevé et complète, d’une certaine
étendue, dans un langage relevé d’assaisonnements d’une espèce particulière
suivant les diverses parties, imitation qui est faite par des personnages en
action et non au moyen d’un récit, et qui, suscitant pitié et crainte, opère la
purgation propre à pareilles émotions. »
traite des grands hommes, des
hommes admirables (on donne des noms véritables aux personnages pour accentuer
l’aspect vraisemblable des faits présentés)
« Ajoutons que dans une tragédie,
la principale source de plaisir pour l’âme du spectateur est dans des parties
de la fable, je veux dire les péripéties et les reconnaissances. »
la fable (le récit) est plus
importante que les caractères (la ligne de conduite morale du personnage)
« est entier ce qui a
commencement, milieu et fin. »
un bon récit doit former un tout
dont toutes les parties sont correctement agencés entre elles
« ce n’est pas de raconter
les choses réellement arrivées qui est l’œuvre du poète mais bien de raconter
ce qui pourrait arriver. »
à propos de l’élocution et des
figures de styles : « l’usage trop visible, en quelque sorte, de ce
mode d’expression, serait d’un effet ridicule, et il faut de la mesure dans
chacune des parties de l’élocution ; en effet les métaphores, les mots
insignes, etc., si on en use hors de propos, on arrivera au même résultat que
si on en usait pour produire un effet de ridicule. »
importance de l’unité d’action
« Puisque le poète est
imitateur tout comme le peintre et tout autre artiste qui façonne des images,
il doit nécessairement toujours adopter une des trois manières d’imiter :
il doit représenter les choses ou bien telles qu’on les dit ou qu’elles
semblent, ou bien telles qu’elles furent ou sont réellement, ou bien telles
qu’elles devraient être. »
la tragédie est supérieure à
l’épopée : « elle l’emporte en effet puisqu’elle a tous les
avantages de l’épopée, dont elle peut même employer le mètre et de plus, ce qui
n’est pas une médiocre ressource, la musique et le spectacle, qui sont des
moyens très sûrs de produire le plaisir. En outre elle a la propriété de vive
clarté, et à la lecture et à la représentation. Elle a encore l’avantage
de réaliser parfaitement l’imitation avec une moindre étendue. »
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