La place du spectateur
Esthétique et origine de la peinture moderne
M. Fried
« des peintres tels que Louis, de Noland,
Olitski, Poons et Stella, et le sculpteur Anthony Caro. De l’étude de leurs
œuvres, je concluais que celles-ci avaient toutes en commun d’ignorer, en
quelque sorte, la présence du spectateur. » (p.1)
« la critique a, tout autant que la
peinture, besoin d’être interprétée » (p.11)
« On ne trouvera dans les pages qui
suivent aucun effort pour ancrer l’art et la critique dans les réalités
économiques, sociales et politiques de l’époque (…). Je tiens, en effet, à
mettre fin aux confusions que ces interprétations ont suscitées. » (p.15)
Chap.1 La primauté de l’absorbement
Fried parle d’ « absorbement »
quand il s’agit de l’attitude des personnages du tableau de Greuze, La lecture de la Bible. Les personnages
sont absorbés par cette lecture, envoûtés. Alors que d’autres sont dans
l’action (le petit garçon voulant jouer).
« La Porte distingue (…) l’action de la grand-mère qui retient
l’enfant « machinalement » et comme inconsciente de ce qu’elle fait.
L’aspect presque somnambule du geste de cette femme souligne, à ses yeux,
l’intensité de son absorbement dans les pensées et les sentiments que la
lecture éveille en elle. » (p.26)
(suggestion de lecture : commentaire de
l’abbé Laugier sur le Salon de 1753 et autres)
Au sujet du tableau de Chardin « Un
philosophe occupé de sa lecture ». L’abbé Laugier
écrit : « Il s’agit cette fois de la lecture silencieuse et de
la méditation d’un unique personnage qui, seul dans son étude, ne manifeste
aucune émotion. » (p.27)
« leur beauté intéressante réside
principalement dans l’expression des têtes » (p.35)
(description de Baillet de St Julien de La prédication de Saint Augustin devant
Valère)
« Il est désormais clair que l’évolution
de la représentation de l’absorbement implique un déplacement majeur du rapport
entre le tableau et le spectateur (…). C’est dire qu’afin de paraître absorbés,
les personnages devaient avoir l’air d’oublier la présence du
spectateur. » (p.62)
Chap.2 Vers une fiction suprême
Peinture de genre différent de peinture
d’histoire.
« Du Bos (démontre) empiriquement que le
pouvoir que possède un tableau (…) est fonction du pouvoir que possède son
sujet dans la vie réelle. » (p.70)
« Les natures mortes, les paysages et les
tableaux de genre n’étaient pas toujours incapables d’intéresser le spectateur,
mais leur technique seule (et non pas leur sujet) pouvait éveiller leur
intérêt. » (p.70)
Hiérarchie des sujets de peinture. Peinture
d’Histoire 1er : le Font de Saint Yenne et le comte de Caylus.
Incohérence de Diderot :
D’un côté : « la grandeur de
Chardin résidait principalement dans sa capacité à triompher de la
trivialité. »
« il croyait en revanche que des tableaux
d’histoire, si mal exécutés soient-ils, pouvaient retenir l’attention du
spectateur par la force de leur sujet et de leur composition d’ensemble. »
(p.71-72)
Représentation de l’action : peinture
d’Histoire (« meilleure image de l’âme humaine » pour Diderot et ses
contemporains)
Représentation de l’absorbement :
peinture de genre
Rapport entre peinture et drame.
Tragédie : plusieurs tableaux :
pathétique++
« Rendre la vertu aimable, le vice
odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout honnête homme qui prend
la plume, le pinceau ou le ciseau. » (p.80) Diderot
« il existait en outre à ses yeux un
rigoureux parallélisme entre art et nature, ou plutôt entre ce que la nature
est et ce que l’art devrait être. » (p.87)
Diderot envisage l’art dans une perspective
moralisante.
« Au milieu du XVIIIème siècle (…) :
les critiques et les théoriciens français commencent à penser que c’est au
tableau même désormais, sinon de réaliser, du moins d’affirmer fortement la
présence devant lui du spectateur. » (p.96)
Sur Diderot « plaidoyer pour
l’inexistence du public, une défense de l’illusion qu’il n’y a aucun spectateur
dans la salle, que nulle attention ne doit lui être portée. » (p.100)
« le désir de faire impression sur le
spectateur et de solliciter ses applaudissements détruit les éléments de
persuasion et gêne l’illusion. » (p.104)
Chap.3 Le tableau et le spectateur
« Les règles du portrait demandaient (…)
qu’on exposât le sujet (le modèle) au regard du public. » (p.113)
Deux conceptions chez Diderot :
dramatique et pastorale : exclusion/inclusion du spectateur
(respectivement)
« la signification morale de l’œuvre
dépendait d’une représentation convaincante de l’absorbement. » (p.149)
Perspective // position du spectateur.
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