Le monde comme volonté et comme
représentation,
Schopenhauer
Livre III
30- La volonté. Le
monde : « l’objectivité de la volonté, ce qui signifie : la
volonté devenue objet, c’est-à-dire représentation. » (p.219)
31- La chose en soi
(Kant) / Idées (Platon). Rapport entre ces deux théories.
33- « Du moment
que c’est le principe de raison qui met ainsi les objets en relation avec le
corps et par suite avec la volonté, la connaissance, destinée à servir la
volonté, va tendre à connaître uniquement dans les objets les rapports établis
par le principe de raison, c’est-à-dire à rechercher leurs relations multiples
considérées sous les formes du temps, de l’espace et de la causalité. »
(p.229)
« l’homme porte
une tête librement plantée sur un corps » (// Descartes) (p.230)
34- « Lorsqu’on
ne considère plus ni le lieu, ni le temps, ni le pourquoi, ni l’à-quoi-bon des
choses, mais purement et simplement leur nature (…) on tourne toute la
puissance de son esprit vers l’intuition (…) ce qui est ainsi connu, ce n’est
plus la chose particulière en tant que particulière, c’est l’Idée. (…)
celui qui est ravi dans cette contemplation n’est plus un individu (…) c’est le
sujet connaissant pur, affranchi de la volonté, de la douleur et du
temps. » (p.231)
« Que la volonté
s’objective et qu’elle devienne représentation, il ne reste plus en définitive
que simple volonté, impulsion aveugle. Que la volonté s’objective et qu’elle
devienne représentation. »
« Mais y a-t-il
donc une naissance spéciale qui s’applique à ce qui dans le monde subsiste en dehors et
indépendamment de toute relation, à ce qui fait à proprement parler l’essence
du monde et le substratum véritable des phénomènes, à ce qui est affranchi de
tout changement et par suite connu avec une égale vérité pour tous les temps,
en un mot aux Idées (…) ? Ce mode de connaissance, c’est l’art, c’est
l’œuvre du génie. L’art reproduit les idées éternelles qu’il a conçu par le
moyen de la contemplation pure (…) selon la matière qu’il emploi pour cette
reproduction, il prend le nom d’art plastique, de poésie ou de musique. Son
origine unique est la connaissance des Idées ; son but unique la
communication de cette connaissance. » (p.239)
« C’est à
croire que pour que le génie se manifeste dans un individu, cet individu doit
avoir reçu en partage une somme de puissance cognitive qui excède de beaucoup
celle qui est nécessaire pour le service d’une volonté individuelle ;
c’est cet excédent qui, devenu libre, sert à constituer un objet affranchi de
volonté, un clair miroir de l’être du monde. » (p.240)
36- « L’homme
ordinaire, ce produit industriel que la nature fabrique à raison de plusieurs
milliers par jour, est, comme nous l’avons dit, incapable, tout au moins d’une
manière continue, de cette aperception complètement désintéressée à tous égards
qui constitue à proprement parlé la contemplation. » (p.242)
« Pour les
hommes ordinaires, la faculté de connaître est la lanterne qui éclaire le
chemin ; pour l’homme de génie, c’est le soleil qui révèle le
monde. » (p.243)
Pope dit « Le
génie confine à la folie ; ils ne sont séparés que par une mince
cloison. » (p.246)
Le point commun
entre l’aliéné et le génie : méconnaissance des liens et des rapports
entre les faits.
« Le sentiment
du sublime se confond avec celui du beau dans sa condition essentielle, savoir
dans la contemplation pure, abstraite de toute volonté, et dans la connaissance
des Idées, qui en découle nécessairement, en dehors de toute relation
déterminée par le principe de raison. » (p.261)
sublime :
contemplation pure
joli : plaisir
facile (gourmandise, lubricité, ignoble)
Schopenhauer
s’oppose à Platon (p.272-273) sur l’Idée qui ne serait attribuée aux choses
artificielles mais qu’aux objets de la nature.
46- « La
beauté, principe de l’art antique, est incompatible avec l’expression d’un
homme qui crie. » (p.291)
Le cri ne peut être
présent dans le Laocoon, car voir l’expression du cri sans sa finalité sonore
est absurde.
« Ce rapport
étroit entre la musique et l’être vrai des choses nous explique le fait suivant :
si, en présence d’un spectacle quelconque, d’une action, d’un événement de
quelque circonstance, nous percevons les sons d’une musique appropriée, cette
musique semble nous en révéler le sens le plus profond, nous en donner
l’illustration la plus exacte et la plus claire. » (p.335)
« (la musique)
est la reproduction immédiate de la volonté elle-même et exprime ce qu’il y a
de métaphysique dans le monde physique, la chose en soi de chaque
phénomène. » (p.335)
Lire la conclusion 3
dernières pages.
Supplément du livre
III
Chap. XXIX De la connaissance des idées
Rappel : Platon
pense que seuls les produits de la nature renferment une idée.
Chap. XXX Du pur sujet de la connaissance
« la vue d’une
ville étrangère laisse au touriste une impression des plus agréables (…) la
raison en est que le voyageur (…) la contemple à un point de vue tout
objectif. » (p.1097)
« Car seuls les
sentiments puisés dans la contemplation objective pure (…), contiennent le
germe vivant d’où peuvent naître des productions vraies et originales. »
(p.1098)
Goethe :
« Ce qui nous contrarie dans la vie, nous fait plaisir dans un
tableau. » (p.1099)
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