L’œuvre de l’art
La relation esthétique,
G. Genette
Fonction artistique : relation esthétique aux œuvres d’art qui
procèdent d’une intention esthétique.
1. L’attention esthétique
Nous pouvons apprécier les qualités
esthétiques d’un objet représenté sans pour autant l’avoir identifié.
« la boutade prêtée à
Turner : »Mon affaire est de dessiner ce que je vois, non ce que je
sais ». » (p.14)
Subjectivité / contemplativité
Beschaffenheit (Kant) : plaisir
désintéressé
« « la beauté est la forme de la finalité
d’un objet, en tant qu’elle est perçue dans cet objet sans représentation d’une
fin (déterminée). » » (p.24)
Trouver que quelque chose est beau ou laid a
comme point commun d’être des sonsidérations esthétiques.
Sur Kant : « le plaisir esthétique
doit bien avoir quelque effet corporel, faute de quoi il ne serait pas un
plaisir. » (p.38)
2. L’appréciation esthétique
« les jugements de goût sont certes
divers et même souvent contradictoires, mais cette discordance tient simplement
au fait que certains sont meilleurs juges que d’autres. » (p.72)
Anecdote de Don Quichotte sur le vin. Un
diagnostic est différent qu’un avis sur le goût. Aussi, chacun tient pour vrai
son jugement de goût.
« le jugement esthétique est « sans
appel », c’est-à-dire autonome et souverain. » (p.77)
D’après Kant on ne peut étudier la beauté des
choses car il n’existe pas de sciences partant de données non objectives.
(p.80-81)
Hume : « La beauté est dans l’œil du
spectateur. » (p.81)
Paramètres sociaux, personnels, éducatifs,…
orientent et déterminent le goût.
« Kant conclut par deux fois de manière,
pour le coup, fort dogmatique : »Est beau ce qui plaît
universellement sans concept » et « Est beau ce qui est connu sans
concept comme objet d’une satisfaction nécessaire. » (p.84)
« Pour Kant, il n’y a pas d’objet beau en
soi, mais seulement des objets auxquels le sujet prend un plaisir
esthétique. » (p.88) Plaisir qui devrait être le même chez tous les sujets
selon chaque objet. »
Le plaisir esthétique se fait selon une
relation entre l’objet et le sujet.
« Les objets esthétiques peuvent être
traités comme des objets fonctionnels, dont la fonction est de procurer des
expériences esthétiques. (…) un bonne objet esthétique est celui qui procure de
bonnes expériences esthétiques. » (cf. G. Dickie) (p.98)
« (Il me semble) inhérent à la position subjectiviste de
récuser la notion de valeur esthétique, qui est par définition une notion
objectiviste, puisqu’une valeur, quelle qu’elle soit, est toujours attribuée à
un objet. » (p.105)
« Le fait est que le goût change en tout
sens, avec des moments de rejet, d’oubli ou de redécouverte qu’on aurait eu
quelque peine à prévoir une ou deux décennies plus tôt. » (p.131)
« car une définition objective du
« beau » et du « laid » n’est nullement indispensable à
celle de l’art – pas plus d’ailleurs qu’à celle d’une relation esthétique
quelle qu’elle soit. » (p.137)
« Goodman n’a que sarcasmes pour les
notions de plaisir, de satisfaction ou d’émotion – allant jusqu’à confondre,
d’une manière passablement sophistique, l’émotion que peut susciter une œuvre
et celle qu’elle exprime. » (p.140)
3. La fonction artistique
Intérêt de Kant pour « le beau
naturel ». D’après lui, lorsqu’on a conscience de l’imitation de la nature
(l’art) nous n’apprécions plus le son ou l’image qui nous est donné à voir. Le
chant d’un oiseau imité par l’homme « paraît à notre oreille tout à fait
insipide ». (p.149)
L’usure de l’objet d’art fait parti d’un processus
visant à son retour à l’état de nature. Panofsky (p.158)
« Beardsley qualifie pertinemment de
« génétiques », en tant qu’elles se rapportent aux circonstances de
toutes sortes qui ont entouré (…) la production des œuvres. » (p.175)
« oui, les circonstances
« génétiques » de la production d’une œuvre, pour peu que le
récepteur les connaisse ou croie les connaître, agissent, pour le meilleur ou
pour le pire, sur la réception et, particulièrement, sur l’appréciation d’une
œuvre. » (p.176)
« pour lui (Beardsley), l’information
génétique n’a aucune influence de fait sur l’appréciation de l’œuvre, mais elle
détermine une croyance erronée en cette
influence et pervertit en profondeur la relation à l’œuvre, qui n’est pas ce
qu’on la croit être : je crois aimer un Vermeer et j’aime le fait que ce
soit un Vermeer. » (p.177)
« notre relation esthétique aux œuvres
d’art est effectivement toujours un peu (plus ou moins) « pervertie »
par les données latérales de toutes sortes qui accompagnent notre perception. »
(p.177)
Propriétés physiques et propriétés génétiques
d’une œuvre. Propriétés « cogniscibles » (Genette)
Perceptible : informations issues de
l’analyse visuelle de l’œuvre
Cogniscible : informations connues au
préalable sur l’œuvre
Pas les mêmes pour tous ce qui sera une
information perceptible pour l’un sera une information cogniscible pour
l’autre.
Connaître une information sur l’œuvre me
permet de mieux la comprendre et de mieux l’apprécier mais pas nécessairement
d’augmenter mon plaisir esthétique. (cf. p.191)
« séparer deux réceptions (primaire et
secondaire) d’un même fait musical (…) puisque l’un identifie la cause de ce
dont l’autre ne fait qu’éprouver l’effet. » (p.234)
D’une musique, même si nous ne reconnaissons
pas la note jouée, nous ressentons le sentiment qu’elle nous procure.
Sur Goodman « l’émotion esthétique est au
service de la connaissance » (p.239)
« il n’est pas nécessaire, pour obtenir
le statut d’œuvre d’art, de « mériter » une appréciation positive,
mais seulement de manifester qu’on la sollicite. » (p.274)
lien utile:
http://www.canal-u.tv/video/universite_toulouse_ii_le_mirail/le_jugement_esthetique_gerard_genette.6222
lien utile:
http://www.canal-u.tv/video/universite_toulouse_ii_le_mirail/le_jugement_esthetique_gerard_genette.6222
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire