Bienvenu sur ce blog réalisé par les étudiants de l’Université Rennes 2 qui préparent le concours de l’agrégation arts plastiques, et qui a pour but de mutualiser et partager des savoirs relatifs à ce concours.

Un grand nombre des articles que vous trouverez ici vous présenteront des fiches de lecture concernant les livres indiqués dans les différentes bibliographies relatives aux épreuves écrites.

N’hésitez pas à ajouter vos commentaires, indications et liens utiles.

mercredi 7 novembre 2012

Qu'est-ce que l'esthétique?


Qu’est-ce que l’esthétique ?
M. Jimenez



Naissance de l’esthétique :

Passage du statut d’artisan à celui d’artiste è « artiste génie » è signe leurs œuvres è acquisition des œuvres par des riches ou des marchands è choix des œuvres selon la subjectivité, l’idée et la perception du Beau è   détachement du pouvoir théologique è   intérêt pour les questions relatives à l’art è  « arbitres des arts » (p.44-45)
èNaissance de l’esthétique 2 siècles plus tard (Kant)

« La question « qui crée ? » paraît résolue : c’est l’artiste.  Une interrogation toutefois subsiste : quelles forces le poussent à la création, l’incitent à l’innovation ? Est)ce la raison ou bien la sensibilité, le sentiment ? » (p.46)

Artiste, Quattrocento :

« (Ils rendent) hommage à Dieu en imitant son œuvre, la nature ou l’homme, permet d’accéder à la beauté. »

« Descartes s’en tient à ce relativisme du jugement de goût, toujours individuel, dépendant de la fantaisie de chacun, lié à sa mémoire, à son expérience passée, variable selon l’instant. L’on ne saurait donc mesurer le beau ; on ne peut le soumettre à un calcul scientifique ni à une quantification quelconque car la science vise l’universel tandis que le beau est de l’ordre du sentiment individuel. » (p.56)

« La réflexion esthétique commence dès lors qu’il est possible d’établir un rapport entre ce qui est agréable aux sens et ce qui plaît à l’ « âme », entre le plaisir sensible et le plaisir intelligible, autrement dit entre la perception et le jugement, ou bien, pour rester dans l’univers cartésien, entre le corps et l’âme. » (p.56)

« de l’alliance de la beauté et de la grâce résulte une « splendeur toute divine », un « je ne sais quoi », dit Félibien. » (p.66)

Querelle des poussinistes et des rubénistes. « La pointe à Blanchard ne tarde pas : « Tout l’apanage de la couleur est de satisfaire les yeux, au lieu que le dessin satisfait l’esprit. » (p.68)  (De Lebrun (poussiniste) à Blanchard (rubéniste)).

«   « Critique de la raison » ne signifie pas ici disqualification de la raison ni abandon de la prétention à accéder à la vérité par des voies rationnelles, mais tout le contraire. La critique de la raison ne prône pas un quelconque irrationalisme. Simplement, au lieu d’assigner à la raison la tâche de parvenir à la Vérité, à l’Absolu, on lui donne pour fonction de déterminer les conditions scientifiques qui autorisent la connaissance. Et c’est cette connaissance qui donne accès à une vérité, celle que l’homme est apte à reconnaître, à affirmer et à défendre, compte tenu du caractère limité de sa raison. » (p.74)

néo-platonisme : le Vrai, le Beau et le Bien se confondent.


« l’empirisme : l’enthousiasme permet d’accéder à ces valeurs transcendantes, l’homme perçoit immédiatement la beauté et l’harmonie de l’univers ; et le rationalisme de type métaphysique : les créations de l’artiste sont un hommage à l’ordre du monde. » (p.85)

Hume : sensations + imagination = idée

Esthéticien du sentiment, Dubos, accorde une place importante à la notion de génie.

« Affirmer la primauté du plaisir sur le raisonnement et sur l’étude des motivations rationnelles qui lient l’œuvre au spectateur, cela revient à nier l’existence d’une raison esthétique spécifique, accessible à l’analyse. » (p.98)

Chez Dubos, Artiste génie è fautes.
« il étonne encore par ses fautes ». « Le génie pour Diderot, ne vise pas la perfection, celle que recherchent si vainement les artistes respectueux des règles d’école. » (p.101)

Lessing : « La peinture est plus qu’imitation elle est « art », dit Lessing. »

« Les règles (de l’art) doivent être cherchées en dehors de la sphère artistique, auprès des profanes anonymes qui témoignent de leur goût pour la chose artistique et n’hésitent plus à juger en leur nom personnel. »
« Désormais, le débat n’oppose plus les tenants de la raison et les partisans du sentiment (…) le véritable enjeu oppose les artistes à ceux qui les jugent, à savoir, d’une part, les critiques professionnel et, d’autre part, ce public qui témoigne de son goût, un goût que les critiques justement prétendent éduquer. » (p.114)

« Baumgarten (…) influencé par le système de l’harmonie préétablie de Leibniz, (…) pense que le beau est ce qui émeut. L’esthétique se définit dès lors par la pensée qui réfléchit sur l’émotion. » (p.123)

« L’esthétique de Hegel vit du souvenir de l’art grec, érigé en modèle inimitable. »

« La Critique de la faculté de juger, (…) est construite autour d’une chose philosophique si étrange que Kant lui même la déclare « surprenante » : le jugement sur le beau, propre à chacun, subjectif et particulier est, en même temps, un jugement universel et objectif. » (p.127)

« Transformer un jugement particulier en une règle ou en une loi universelle (…). Ce jugement est dit réfléchissant car il concerne en priorité le fonctionnement de l’esprit, du sujet. C’est moi qui juge la rose belle : la beauté n’est pas contenue dans l’objet, je la lui attribue : « Cette rose est belle », ou bien je la qualifie : « C’est une belle rose ». » (p.132)

« Le jugement de goût ne repose pas, apparemment, sur un à priori résultant de l’expérience d’autrui ou de raisons démonstratives, mais cependant ce jugement présuppose la possibilité d’un accord universel, comme si cette universalité jouait le rôle d’un à priori. » (p.135) « il réside précisément dans l’hypothèse que tous les hommes possèdent un « sens commun » esthétique. »

« Ce sens commun, « simple norme idéale », explique Kant, « ne dit pas que chacun admettra notre jugement, mais que chacun doit l’admettre. » (p.135-136)

« Et Kant parvient à la définition explicite de l’a priori tant cherché, c’est-à-dire au fondement de l’assentiment universel (…) le goût est donc la faculté de juger a priori de la communicabilité des sentiments liés à une représentation donnée. » (p.136-137)

« Le jugement de goût, jugement réfléchissant, subjectif, particulier, individuel est aussi un jugement esthétique, synthétique,  a priori. Il est synthétique parce que du concept de rose, je ne peux déduire sa beauté : c’est bien mon jugement de goût qui fait la synthèse entre le sujet (rose) et le prédicat (belle). Il est a priori , parce qu’il repose sur l’hypothèse d’un sens commun, non démontrable empiriquement. » (p.137)

Kant :  *beautés libres : ne se rapportant à rien : jugement pur
              *beautés adhérentes : on cherche une fin, la perfection par exemple : jugement impur
« La perfection n’ajoute rien à la beauté. »

« Tout dans le génie procède la nature ; (…) : imagination, entendement, esprit et âme, en une harmonie idéale. »
« Le goût est la discipline du génie. » (Kant) (p.146)

Kant interprète Burke :

Troubles physiologiques :  sublime = plaisir = douleur*
 satisfaction : imagination+entendement*
+ danger, quelque chose d’horrible*

* corps
* âme
* sensations

« Kant affirme avec force l’autonomie de la sphère esthétique et l’irréductible subjectivité du sentiment de goût. » (p.158)
« Kant accorde une préférence au beau naturel sur le beau artistique, hormis les cas rarissimes où intervient un génie créateur d’un chef d’œuvre. » (p.159)

sacralisation de l’art : l’art donne accès à l’Absolu
sécularisation de l’art : tâches temporelles, sociales, pédagogiques ou politiques

Hegel : « L’idéal du beau désigne la façon dont l’Idée de beau se réalise historiquement dans des formes particulières de l’art. Chacune de ces formes correspond ainsi à une période déterminée de l’histoire :
-               l’art symbolique : l’art hindou, étant pour Hegel, une forme rudimentaire d’art symbolique, l’exemple le plus parfait est l’art égyptien.
-               l’art classique : l’art grec
-               l’art romantique : l’art de l’Occident chrétien du Moyen Age au 19ème siècle. » ( p.188)

« Diderot sait que la critique des salons participe à la sensibilisation du public pour la chose artistique. Schiller inscrit son éducation esthétique dans un projet à la fois moral et politique. Jean Paul conçoit son cours préparatoire d’esthétique, comme une réponse à une époque « malade ». Quant à Hegel, il reconnaît explicitement que l’art ne peut plus désormais « s’abstraire du monde qui s’agite autour de lui et des conditions où il se trouve engagé. » (p.210)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire